Stéréophonie(s) provisoire(s) ou tentative performative

RECHERCHE
POUR UNE ÉCRITURE
DRAMATIQUE, POÉTIQUE SONORE
ET MUSICALE …
À D’ÉVENTUELLES FINS SPECTACULAIRES …

Un auteur
Une comédienne
Un compositeur-musicien,
Un performeur sonore-comédien

« Pendant des semaines un sculpteur taille un bloc de pierre, il finit par en tirer un cheval. L’enfant qui avait suivi son travail vient alors le voir et lui demande : Comment tu savais qu’il y avait un cheval dans le rocher ? »
(Jean Cagnard in Animaux Extraordinaires)

ÉCRIRE SEUL ET À PLUSIEURS
Jean Cagnard (artiste associée de la Compagnie 1057 Roses, écrivain)

L’écriture est une matière autonome et peut se suffire à elle-même. Elle compose des œuvres, délivre du sens, condense ou élargit la réalité comme les rêves, produit même de la musique. Elle couvre des milliers de kilomètres de murs et on dit que de la lune, on peut apercevoir ses méandres à travers le monde. Ses interprétations sont infinies, comme ses itinéraires. Elle est sans limite et plutôt sauvage. Un formidable animal, sans âge et toujours neuf.
Mais dans la vie, heureusement, on ne fait pas tout soi-même. On peut trouver très réjouissant de se laisser emporter vers des énergies dont on n’aurait pas l’intuition ou la volonté, de s’associer à d’autres matières artistiques comme à d’autres influences. Si la musique et la voix sont indissociables de l’écriture, souvent interne et intime, c’est évidemment une autre aventure de partager celles de partenaires – musiciens et comédienne – qui élaborent leur propre champ d’expression et d’investigation « à voix haute ». L’occasion d’engager le sens à travers la sonorité, le rythme, l’horizontalité et la verticalité (nappe et reliefs), la fabrication concrète des sons, la fantaisie et la tragédie des interprètes (inestimables)… et ces inévitables découvertes qui résultent du mystère de l’art de l’autre…
C’est donc une part de soi qui s’en va vers l’inconnu, qui sort des rails pour s’offrir un voyage partagé. Que va-t-on découvrir ? Que va-t-on élaborer ? Comment l’autre va-t-il me traverser, comment vais-je le toucher ? Quelle part de soi va se rendre collective ?… Des questions qui trouveront leurs réponses dans le travail et la recherche. L’envie est de composer à plusieurs, de se questionner, de se déplacer, de répondre, de proposer, de partir en somme où on n’est jamais allé. Une aventure.

D’OÙ VIENT LE VENT QUI NOUS POUSSE
Catherine Vasseur (artiste associée de la Compagnie 1057 Roses, metteure en scène et comédienne)
Dans ses objets artistiques, la Compagnie 1057 Roses fait entendre et résonner le matériau qu’est l’écriture dramatique et sa littérature et expérimente son hybridation avec d’autres langages artistiques.
Dans ce parcours de recherche et d’expérimentation, elle souhaite travailler les matières comme source sonore, de rêver une œuvre commune et poétique, fondée sur l’écoute et le respect des parcours artistiques de chacun.
Une première tentative performative Stéréophonie voit le jour dans le contexte de la pandémie au Lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès. Presque malgré nous, se sont racontées alors l’urgence et la nécessité d’une profération face à un musellement. Son caractère performatif répondait à notre volonté d’occuper tous les interstices possibles d’exposition et de rendez-vous avec un public. Notre empêchement à rencontrer celui-ci nous recentrait sur l’essentiel : l’expérience de l’ici et maintenant et l’engagement de l’artiste dans cet espace-temps.
C’est cela qu’il nous importe de travailler maintenant, cette remémoration des corps, des imaginaires, des poétiques saisies par cet ici et maintenant.
Cette recherche se propose de malaxer les champs d’exploration de l’oralité de la langue écrite, en ce qu’elle génère de sensations, de réactions organiques et de physicalité des interprètes.
Elle enquêtera la forme de « l’oratorio » par laquelle une théâtralité émergerait, créant ainsi un théâtre de l’oreille. L’écriture/le texte est un bloc de matière. Chaque artiste, par le vecteur de son langage « maternel » révèle la vibration qu’il en perçoit, comme s’emparer d’un bloc de terre et découvrir la forme qu’il contient au fur et à mesure qu’on le fouille.
Les sons, les voix font musique, musicalité. Ils suscitent l’imaginaire de chacun par l’élaboration d’iconographie et de fiction intimes et personnelles. Ce sont des voyages à chaque fois différents dans des pays étranges et surréalistes, auxquels nous nous convions en tant qu’être poétique. Les corps produisent sons et sens.
Nous chercherons ce qu’il nous faut écrire afin de convoquer d’autres -un public- à ce qui adviendra.

Mathias Beyler – comédien et performer sonore
Jean Cagnard – écrivain et auteur dramatique
Jérôme Hoffmann – compositeur et musicien
Catherine Vasseur – comédienne et metteure en scène
Collaborations artistiques (sous réserve) : ingénieur du son, artiste visuel·le/plasticien·ne

En savoir plus : dossier de présentation

Découvrir ce que nous avons déjà exploré :
PLUS GRANDS QUE NOUS SOMMES de Jean Cagnard
dossier diffusion et captation son

Photos copyright Axelle Carruzzo